Cœur-de-chêne
Herbaliste /Energéticien /Sylvothérapeute

l'herboristerie sacrée

30 Nov 2022 Cœur-de-chêne

Je ne vais pas vous mentir, j'écris ces lignes avec le cœur gros. Quel challenge que celui de vouloir vivre de son art, de sa passion, de sa vocation sans se trahir !

Promis, je ne vais pas m'étendre sur mes doutes et mes peines. Mais, comme pour beaucoup d'écorchés, ces désagréables compagnes sont, pour moi, un carburant et un moteur précieux. C'est donc important pour moi de les nommer, les accueillir et les remercier.


Attention, je dis qu'elles sont un carburant et un moteur, c'est vrai. Mais je ne carbure pas à la souffrance et je n'aime pas non plus m'y complaire... je suis humain. Non. Si je tire une essence de mes doutes, mes tristesses, mes peines et désespoirs, c'est en les distillant. Elles ne sont motrices qu'une fois alchimisé ! et voilà donc ma transition vers un sujet un peu moins "pathos".

l'alchimie

La voie intérieure

Enfant, ma première passion, ce n'est pas les plantes, c'est le verbe. Ce sont les livres et particulièrement ceux aux univers mystérieux et fantastique, remplis de chevalier, de sorcier et de créatures extraordinaires. Au risque de ne pas être originale, mes figures de proue imaginaires sont ces personnages qui à eux tous figure l'archétype du vieux sage guérisseur et magicien: Merlin, Dumbledor, Gandalf et le caricatural Panoramix.

à l'époque, peu m'importe les ingrédients: dans ma caboche de bambins, ce n'est pas en combinant des plantes, des parties animales ou des minéraux que l'on obtient la magie d'une potion.
Non, c'est bien plus secret. Les ingrédients sont un prétexte pour touiller, observer les couleurs et les matières et obtenir, à force de charabia et de gesticulation, une mixture qui n'a eu pour seul pouvoir que de nourrir mon imaginaire. mais qui est, dans ce même imaginaire, d'une puissance incommensurable: elle chasse la mort et la maladie, attire la fortune, prodigue force et puissance, rend beau et estimé... ou alors tue.

De ces jeux d'enfants nait mon amour profond pour ces ingrédients invisibles que l'on retrouve dans les petites fioles qui soignent: l'amour du cultivateur, le respect du cueilleur, la minutie du transformateur, la patience du distillateur, la persévérance du parfumeur, la poésie du guérisseur... bref, tout ce qui fait l'art de ceux qui soignent (les Hommes ou les plantes... la terre !).

L'al-chimie intérieur. l'art occulte, puisqu'invisible à l'œil nu, des intentions.
Et ce n'est pas une trouvaille, mais très vite je comprends que l'athanor, l'outil ultime, le mortier-pilon de l'alchimiste qui voyage cette voie intérieure n'est autre que: le cœur.

(j'aurais même presque envie de dire que le cœur est en fait la tant convoitée pierre philosophale: il transforme le plomb en or, les ombres en lumière.)

L'art de transmuter

et les plantes dans tout ça ?

Alors, bon, l'alchimie intérieure, c'est magique et magnifique ! mais c'est une voie tout aussi ardue qu'exigeante. Être son propre athanor et soutenir l'intense processus de transmutation de nos traumas, choc, émotions et blessures psycho-émotionnelles peut s'avérer périlleux.

C'est pour ça qu'après être tombé en amour de la voie royale, la voie intérieure, je me suis tourné vers la voie des plantes, la voie verte, la voie humide ! Les ésotéristes de tout poil hiérarchisent les voies initiatiques de l'alchimie. Je ne fais pas partie de ceux-là. Je pense que chaque voie se vaut et a ses forces et faiblesses.

Quand les épreuves dépassent mes propres ressources, alors je fais appel aux plantes et à leur esprit en vue de compléter le travail intérieur que me demande mon processus:

Un exemple pour être concret ? En ce moment la vie nous secoue tous et je ne suis pas exempt. Érodé par ces trois années difficiles dont je vous passe volontiers les détails, me voilà aux limites de ma résilience et endurance psychiques. La fatigue, l'épuisement, l'anxiété, que j'observe avec recul, m'envahissent de plus en plus et mes capacités à les transformer en combustible pour ouvrir mon regard, ma pensée, ma réflexion, ma remise en question et changer mon positionnement s'amenuisent.

Et dans ces cas-là... Lavande, matricaire, mélisse, verveine pour le calme et la sécurité, Thym, menthe, romarin, laurier, ortie, pour l'énergie et la clarté et quand vraiment, vraiment, ça ne va pas (et c'est bien une première pour moi) : millepertuis, rhodiole et tutti quanti !

Sur le plan physique, ceux qui connaissent ces plantes comprennent assez bien le pourquoi du comment.
Mais du coup, ce qui nous intéresse, dans cet article c'est... leur "esprit" !

dans l'intimité de mon lien à ces plantes et aux plans subtils, sujet que je suis assez avare d'aborder et qui me sort de ma pudeur, se trouve la clé d'action entre elles et moi:

Mon univers spirituel accueille ce que portent ces plantes comme "valeurs", "enseignements", "vertus"...
Et quand je dis l’univers spirituel, les plus cartésiens eux comprennent "mon imaginaire". Bonne nouvelle, c'est la même chose. Je vais tenter de vous dépeindre un peu ce que les mots ne peuvent pas totalement retransmettre.

La lavande, puissante plante qui lave et décharge, m'enveloppe de sa douceur et de sa maternelle protection. Elle berce mon âme et me tranquillise. D'y être attentif amplifie en moi son action physique.

Le romarin, que j'apprécie grandement, ou encore le laurier, ont tout deux une action similaire et pourtant distincte: Le laurier noble bombe le torse et représente la victoire, l'humilité dans la grandeur (savoir rayonner et se faire aussi grand que l'on est) combattant la culpabilité et le syndrome de l'imposteur (mon amour !).
Le romarin, quant à lui, un peu plus discret, évoque la persévérance, la résilience, l'endurance en vivifiant, le corps et l'esprit.

Le millepertuis... doit-on le présenter. Fuga démonio est l'un de ses noms vernaculaires. Et quand tout va mal, force est de constater qu'il a une puissante action protectrice: il faut physiologiquement des doses régulières sur plus d'un mois pour ressentir son effet antidépresseur. Mais il me semble le sentir agissant, dissipant l'ombre de l'angoisse, dès que je l'ingère.

Toutes ces plantes sont pour moi des accélérateurs, des agonistes du processus alchimique de transmutation.

Ils ne font pas à notre place, mais nous donnent un coup de pouce.

Le rituel

Quand et comment utilise-t-on les plantes pour leurs vertus sacrées ?

Je vais être clair: si j'ai volontairement simplifié mon complément de titre en parlant de "vertus sacrées" pour les besoins de cet article, en pratique, je n'emploie pas ce terme. Tout au mieux je parlerai d'enseignement.

Rien n'est étayé scientifiquement dans la notion d'enseignement d'une plante. Je veux dire par là que vous ne trouverez pas d'étude sur PubMed qui fera état d'un test in vitro ou in vivo des potentielles actions du chêne sur l'ancrage. Tout ça est bien trop subjectif et intangible pour être rationalisé selon les protocoles de nos études de pointes en matière de pharmacologie et toxicologie.

Il n'est plus question pour moi de conseiller une plante sur la seule base de mon intuition et de mon expérience avec les plantes "magiques". Loin de moi l'idée de jeter le bébé avec l'eau du bain toutefois.
J'ai, cependant, depuis quelques années, la volonté de faire co-exister, mais de ne plus mélanger ou opposer "sacré", "foi", "magique" et "rationnel", "scientifique".

En premier lieu, j'adresse une plante pour ses vertus thérapeutiques: vous avez un blues hivernal ? Avant de vous proposer je ne sais quelle plante pour son esprit protecteur ou ses enseignements, je vais d'abord vous proposer des plantes qui ont une action avérée sur le SNC (système nerveux central). Ensuite je ferais le tri entre ce qui me parait pertinent d'un point de vue rationnel et ce qui me parait judicieux d'un point de vue intuitif.

Maintenant que ce point est éclairci, je considère que l'on peut faire appel aux plantes et à leurs vertus sacrées en toute circonstance (en prenant soin de se méfier des dosages, interactions, contrindications qu'elles impliquent). Ce qui importe, en réalité, c'est le comment.

Je ne suis pas spécialement fan de l'élitisme du milieu spirituel autour de l'usage rituel des plantes. Je vous ferais un article spécialement sur ce point pour développer ce qui, pour moi, constitue un rituel (qui peut prendre mille formes, suivre mille protocole, selon mille critères différents). Vous l'aurez compris, les arts alchimiques laissent place à une grande subjectivité.

Pour simplifier ici, disons qu'il est important, plus que de recourir à un rituel codifié et protocolaire, de se placer dans les dispositions intérieures nécessaires. On parle d'alignement, de conscience, de présence... on complexifie souvent la chose. Ce qui pour moi est la clé, c'est l'intention: vous avez l'intention de rentrer en relation avec une plante ? Voilà, c'est ça la base de la rencontre avec son esprit. On ajuste ensuite les paramètres avec l'expérience, les croyances de chacun et la puissance de la plante (elle aussi relativement subjective).

Là encore, je vais vous faire quelques articles pour vous parler de la "hiérarchisation des plantes".

la finalité

peut-on se guérir avec les plantes sacrées (et le sacré en général) ?

Attendez ! Rangez vos boulets rouges ! Laissez-moi développer !

En première instance, mon cheminement spirituel et mon amour de la philosophie m'ont inculqué une leçon et forgé une opinion, que je ne tiens pas pour vérité absolue: on ne peut pas guérir qui que ce soit. Je ne développerai pas plus, mais si vous êtes des aficionados du développement personnel, vous avez déjà en tête des pistes de réflexion sur la question.

En second lieu, "guerrir" est un terme proscrit pour les professionnels de "médecines complémentaires". Donc, bien évidemment, je ne répondrai pas de manière positive au regard de ce point.

Enfin, si à mon sens, on peut concourir à une transmutation sur le plan spirituel avec l'usage des plantes, il faut bien noter deux choses:

- premièrement, cela n'implique pas forcément une guérison sur le plan physique.

Dans les arts énergétiques, on considère que la matière est plus lente à réagir que l'invisible et parfois, bien que nous ayons intégré et transmuter l'épreuve que nous traversons sur le plan de l'esprit, de l'âme ou que sais-je, le corps malheureusement n'a pas le temps de suivre.
Ex. vous avez tiré au clair tout ce que cachait votre cancer du sein sur le plan transgénérationnel et pourtant le miracle n'a pas lieu, la tumeur ne s'est pas envolée... oui, cela arrive très fréquemment, ne nourrissons pas de fantasmes.

- Deuxièmement, aucune transmutation "miraculeuse" extérieure n'aura lieu sans un investissement intérieur. Je m'explique ? vous voulez vous débarrasser de votre asthme chronique et vous espérez que *insérer le nom d'une plante à la réputation de produit miracle* solutionnera le problème sans que vous n'ayez rien d'autre à faire que de la prendre ? C'est possible en théorie... Mais en pratique, je serais beaucoup moins catégorique.
à mon sens, si la plante peut vous aider, c'est en changeant votre hygiène de vie, vos habitudes et en explorant les symboles derrières la mal-à-dit que vous opérerez un réel changement.

Au regard de tout ça, mon opinion est donc que la finalité n'est pas de guérir, si tant est que cela soit possible, mais plutôt de cheminer. (Je vous cite Jésus ou pas ?)
Gare cependant à en faire l'unique finalité ! Lorsqu'il y a maladie, il y a souvent souffrance et nous serions bien mal avisés de ne pas répondre et proposer de solution à la souffrance.

Et puis, on aimerait bien arrivé au bout du chemin pour se reposer un peu dans un chouette petit gîte, au coin du feu, confort pépère.

En conclusion

Vous l'aurez compris, j'ai un amour sans borne pour ce que je nomme aujourd'hui l'herboristerie sacrée et qui pour moi est l'une des composantes de l'herboristerie. J'ai aussi compris et intégré qu'il n'est pas possible de suivre cette seule voie en excluant les autres aspects de l'art de soigner. Un juste mariage du rationnel et du magique est la clé d'un équilibre sain.

 

Cet aspect spirituel de l'herboristerie, j'en ai fait mon dada, mon chemin principal et il m'a beaucoup apporté. Plus sur le plan spirituel et psychologique que sur le plan physique, c'est certain, mais tout de même: l'esprit et le corps sont liés !

 

S'ouvre, aux esprits curieux et imaginaires, un champ des possibles infinis, qu'il conviendra de tempérer avec une réalité des réalisables que les esprits cartésiens et amoureux de science chérissent particulièrement.

 

Et vous ? Qu'est-ce que ça vous évoque les termes "herboristerie sacrée" ?


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